Vu de Paris, rapports et mots pompeux tentent de traduire une réalité diffuse qui nous saute aux yeux, à nous ardéchois, qui constatons que les oiseaux de nos printemps devenus silencieux sont moins nombreux, que le miel se fait rare, que les cépages méridionaux s’acclimatent parfaitement en haute vallée du Rhône, que la châtaigneraie souffre, tandis que des épisodes cévenols touchent aussi le nord de département.
S’adapter ou périr, cette phrase qui traduit des millions d’années d’évolution fait sens dans notre quotidien, plus vite et plus fort que cela n’a jamais été le cas dans toute l’histoire de l’humanité.
Alors, pourquoi peinons nous à modifier nos comportements, nous sentons nous impuissants? Qu’est-ce qui pourrait nous pousser à nous remonter les manches plutôt qu’à baisser les bras?
D’abord, partager nos réalités, se sentir soutenus, faire nombre pour que nos efforts aient un sens, et puis, voir leurs effets dans notre quotidien.
Et si entrer en transition était l’occasion de desserrer l’étau ? Réduire nos factures de chauffage, d’eau, de transport, manger mieux et local « dans nos prix », être formé à de nouveaux métiers, soutenir le commerce et l’artisanat, être justement rémunérés, revivre l’expérience « nature »…
Face à ce challenge, la majorité se relève les manches et entre en résilience à 330 000 ; 330 000 ardéchois, autour d’un outil le Contrat de Transition Ecologique. Voilà qui fait nombre et qui a du sens pour accompagner, avec l’aide des collectivités, de l’état, de la chambre d’agriculture, des bailleurs sociaux, la CCI…, les grandes mutations de demain, sur les grands postes de dépense du quotidien : logement, transport, alimentation.
Rénover 3000 logements particuliers /an, viser les – 5 % sur la facture de chauffage, soutenir les artisans dans leurs actions de formation pour des travaux de qualité, c’est à la fois des économies et plus de confort.
Distribuer 7 000 kits hydro-économes qui vous feront gagner 10 à 30 % sur la facture d’eau du foyer, c’est gagner, en moyenne, 200 euros/an.
Prendre le bus si possible, covoiturer, partager les flottes automobiles, utiliser le vélo électrique et obtenir une aide pour l’acheter…développer les lieux de travail partagé ou le télétravail, c’est se déplacer utile, convivial et moins cher.
Planter des variétés adaptées, labelliser, renforcer les circuits courts, approvisionner nos cantines avec au moins 50% de produits locaux, de « fait-maison », c’est soutenir le monde agricole et apporter de la qualité à coût constant pour les familles.
Réduire notre impact en réduisant les déchets alimentaires et valorisant 100% des déchets végétaux, en les transformant, par exemple, en énergie pour les infrastructures publiques et baisser ainsi la facture de chauffage ou de transport…
La boucle du changement est positive pour la planète, mais aussi et surtout pour les Hommes !
Christine MALFOY
Conseillère spéciale déléguée à l’environnement, aux Grands sites, à l’Energie et aux Espaces naturels sensibles